Les bases pour bien réussir un jeûne

A quoi ça consiste ?

Le jeûne hydrique est une pratique souvent proposée par des naturopathes.  Il consiste à s’abstenir de toute nourriture solide et liquide autre que l’eau pendant une période déterminée. Le jeûne peut aller de 0 calories jusqu’à 500 calories par jour. Il y a plusieurs possibilités de jeûner et types de jeûne. Il existe le jeûne hydrique (juste de l’eau), le jeûne sec (pas d’eau), le jeûne intermittent avec ses variantes et les monodiètes.  Pour ce qui concerne le jeûne hydrique, les puristes ne proposent ni tisanes ni bouillons de légumes, mais pour moi, cela va dépendre des besoins de chaque personne.

Puis-je faire un jeûne ?

Il faut comprendre que pour participer à un jeûne, il faut avoir de la vitalité et être en bonne santé. Autrement, vous pouvez épuiser les réserves de votre organisme et provoquer un déséquilibre. Herbert Shelton, naturopathe américain, disait : « on ne meurt pas de jeûner sinon d’une condition préexistante ».

Quelques symptômes peuvent se présenter lors de la « crise d’élimination des toxines », comme le mal de tête, nausées ou vomissements, fatigue, douleurs articulaires ou musculaires, irritabilité, démangeaisons ou irritations de la peau, mauvaise haleine et goût métallique dans la bouche. Ces symptômes peuvent varier d’une personne à une autre et peuvent dépendre de la durée du jeûne, du mode de vie antérieur et de l’état de santé général. Pour les éviter, il est recommandé de faire une reminéralisation et bien vider les intestins.  Ainsi, on est certain de bien désencrasser les toxines qui restent bloquées.  Bien évidement, il faudra faire une correcte descente et reprise alimentaire.  Le repos, les massages de réflexologie et l’hydrothérapie, peuvent aider à stimuler la sortie des toxines de l’organisme et apaiser ses symptômes.

Et les contrindications ?

Le plus important est de préserver votre santé, alors, il existe des contre-indications au jeûne, sans un suivi clinique ou médical si vous êtes dans un des cas suivantes :

  • Maladies chroniques : le diabète, l’hypertension artérielle, les maladies cardiaques, les troubles rénaux ou hépatiques, hypothyroïdie.
  • Grossesse et allaitement
  • Enfants et adolescents
  • Personnes souffrant de déséquilibres électrolytiques tels que l’hyponatrémie (faible taux de sodium dans le sang) ou l’hypokaliémie (faible taux de potassium dans le sang) doivent éviter le jeûne hydrique
  • Personnes affaiblies par des infections, des maladies aiguës ou des convalescences
  • Troubles de l’alimentation mentale : Les personnes ayant des antécédents de troubles de l’alimentation, tels que l’anorexie mentale ou la boulimie, peuvent être plus susceptibles de développer des comportements alimentaires restrictifs ou compulsifs pendant le jeûne, ce qui peut aggraver leur condition.

Faire un jeûne en groupe !

Le jeûne doit être bien préparé physiologiquement avec une descente alimentaire progressive (environ 10 jours). Néanmoins, le côté psychologique est aussi très important. Le manque d’aliments peut être une source de stress et d’émotions comme la peur et l’incertitude de savoir comment notre organisme va réagir. C’est pour cette raison qu’il est conseillé d’effectuer le jeûne dans un cadre naturel, avec un suivi bien encadré et bienveillant. Il faut se donner une pause et sortir d’un environnement compliqué à gérer avec le travail et les activités quotidiennes, sans parler d’être entouré par des gens qui préparent à manger. Et surtout, il faut avoir à l’esprit très clairement les motivations qui mènent à ce choix.

Lors des jeûnes courts, de 3 à 7 jours, le repos et des activités douces sont recommandés. Des marches dans la nature, des exercices doux pour activer la circulation et la lymphe, du yoga, des exercices somatiques, des séances de méditation, des massages, entre autres. Durant les premiers jours du jeûne on perd un peu de masse maigre (muscles). C’est assez faible au début et elle se stabilise au 7e jour, mais si le jeûne continue, il va alors utiliser les graisses pour continuer à fabriquer de l’énergie. Il est donc préférable de bouger et de ne pas rester sans bouger pour renforcer sa masse musculaire et surtout d’être sous surveillance clinique ou médicale.

Pour le jeûne de plus de 7 jours, être suivi en clinique avec un suivi médical est la meilleure option. En France, il existe des cliniques qui peuvent donner un suivi médicalisé et à ce moment-là on parle plutôt de jeûne thérapeutique.

Que se passe-t-il au niveau physiologique ?

Sur le plan physiologique, le jeûne ou le stade de « cétose » commence seulement après la 10e-12e heure sans alimentation, avec ou sans eau. Notre corps a deux sources d’énergie. La première est issue des aliments, principalement le glucose en utilisant la glycogenèse (synthèse du glycogène et stockage) et la glycolyse (brûler le glucose). Lorsque l’on n’apporte rien, elle se met au repos et une autre source d’énergie va se mettre en route pour utiliser les réserves stockées dans l’organisme.

Durant les premières 36 heures de jeûne, s’il n’y a pas d’apport supérieur à 450 kcal par jour, le corps va épuiser les réserves de glucose et de glycogène, stockées dans les muscles et dans le foie, et va amplifier la fabrication d’énergie à partir de graisses. Et en plus de ces 450 kcal, il faut apporter 250 kcal de protéines et de lipides et les autres 200 kcal en glucides (≈ 50g de glucides). Ainsi, on conserve l’effet cétose et il est possible d’apporter des nutriments complémentaires sans modifier l’effet du jeûne.

Rassurez-vous, la perte de muscle est faible à partir du 3e jour, car le corps utilise seulement 4 à 15% de protéines contenues dans les muscles. De plus, avec une pratique physique modérée, vous vous assurez de maintenir la tonification musculaire. Les effets bénéfiques de suivre un jeûne hydrique se constatent à partir du 5e jour et peuvent se prolonger pendant les 6 à 8 mois à venir. Bien entendu, l’hygiène de vie et l’alimentation que vous reprenez vont influencer directement les effets de vitalité. D’où l’importance d’une reprise alimentaire en douceur, mais aussi l’intérêt de continuer avec des bonnes habitudes d’hygiène de vie.

Pourquoi faire un jeûne ?

Chacun a ses bonnes raisons pour faire un jeûne, mais je vous partage les miennes : 

1. C’est une façon efficace de donner à notre organisme une pause pour lui permettre de mieux se purifier. Notre organisme est définitivement plus adapté à la privation qu’à l’excès.

2. Le jeûne permet de purifier l’organisme mais aussi la psyché. Il nous permet d’être en plein forme si la préparation est bien prise en compte, ainsi que la reprise alimentaire. Etant donné que c’est une mise en circulation des toxines pour ensuite les éliminer, on va éviter la « crise de détoxication » en se préparant bien.

3. À partir du 3e jour de jeûne, on peut déjà voir des bénéfices, mais le plus important c’est la motivation et la synergie du groupe, avec des gens dans le même état d’esprit, qui vont aider à mieux tenir.

Si vous avez envie de découvrir et d’essayer le jeûne en groupe, vous pouvez regarder sur mon site les dates pour y participer, normalement proposé 2 fois par an.

Regardez ICI pour savoir tout sur le prochain stage proposé, dans un espace calme et en groupe.  Renouvelez votre vitalité !

Par Adriana Raquel PEÑA FAJARDO, naturopathe et réflexologue à Strasbourg.